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Quelle tarification en rédaction web ?

Je préviens : dans cet article, on va aborder un sujet qui fâche. On va parler d’argent. Ou, plus précisément, de tarification de ses prestations.

Pour beaucoup de rédacteurs SEO et d’agences web, la tarification se fait au mot. Pour d’autres, c’est plutôt à l’article tandis que les derniers préfèrent être payés à l’heure ou au forfait (voire au feuillet ou au signe).

Quelle est la meilleure tarification ? Et pourquoi ?

En lisant l’article, vous allez voir que la réponse est bien plus complexe qu’il n’y parait.

La tarification au mot : le modèle de référence

Quand on parle de rédaction web et tarification, on pense tout de suite au prix au mot. En effet, ce type de tarification reste le plus apprécié aussi bien du côté des rédacteurs et rédactrices SEO que de celui des clients.

Le but est simple : on rédige un article et on se fait payer en fonction de son volume

Les avantages de la tarification au mot

La tarification au mot semble, en théorie, être le bon compromis. Une fois que l’on s’est mis d’accord avec le client, celui-ci paie précisément en fonction du volume de l’article. S’il nécessite un approfondissement important, il paiera plus cher. Si, par contre, il s’avère que ce n’est pas la peine de dépasser les 500 mots, le prix évoluera en prenant en compte cette donnée. 

On est donc sur un système modulable en fonction des besoins précis du client.

À noter : si le client dispose d’un budget précis, il peut donner une estimation de la volumétrie envisagée. À charge ensuite au rédacteur de s’adapter. 

Les inconvénients de la tarification au mot

Si la tarification au mot est décriée par de nombreux rédacteurs, c’est parce que ce concept peut être flou pour le client. Il est vrai que ce dernier s’en fiche de savoir que son article va lui coûter 15 centimes au mot. Lui, ce qui l’intéresse, c’est le prix final une fois la prestation terminée.

De plus, certains clients ont peur que le rédacteur qui pratique ce type de tarification ne vienne gonfler artificiellement le volume histoire de facturer plus.

C’est effectivement une question légitime.

Ce que je pense de la tarification au mot en rédaction web

Je l’avoue aisément : en tant que rédacteur web SEO, je reste très attaché à la facturation au mot. Il faut dire que je travaille essentiellement avec des agences web qui ont l’habitude de facturer de cette manière. Ainsi, quand on négocie avec ce type de client, on parle naturellement de centimes par mot. 

“Allez, je te fais 15 centimes le mot pour un texte de 1000 mots et 12 centimes pour 10 textes” : voici un exemple d’échange assez courant avec une agence web. 

Et pour les clients qui pensent que la facturation au mot pourrait gonfler artificiellement le texte, je propose une facturation après correction. Comme ça, pas de possibilité d’enfumage ! 

La tarification à l’article : le challenger

Si on écoute les rédacteurs et rédactrices web, la tarification à l’article, c’est le top du top, la crème de la crème. 

C’est d’ailleurs une façon de tarifer ses prestations qui est en train de gagner du terrain au fil du temps. 

Les avantages de la tarification à l’article

Contrairement à la tarification au mot, la tarification à l’article permet de proposer au client un prix défini à l’avance. 

D’ailleurs, il est intéressant de noter que les baromètres sont tous proposés sous cette forme

Ici, pas d’embrouille : le client paie son article, peu importe le temps mis par le rédacteur ou la rédactrice pour le rédiger. 

Nous sommes donc sur une solution de simplicité pour le client

Les inconvénients de la tarification à l’article

Selon ma propre expérience, seuls les rédacteurs et rédactrices doivent supporter les inconvénients liés à la tarification à l’article. Surtout les débutants. En effet, il peut être difficile de bien tarifer son temps de travail à ses débuts. 

De plus, il faut savoir estimer précisément la volumétrie par rapport à un sujet. Est-ce que ce texte nécessitera 500 mots ? 1000 mots ? Plus de 1000 mots ?

Il faut donc craindre quelques erreurs au début. 

Ce que je pense de la tarification à l’article en rédaction web

En prenant du recul, je me rends compte que je pratique de plus en plus la tarification à l’article. Surtout avec les clients en direct qui ont besoin de savoir combien va leur coûter un article de façon simple et précise. 

Pour ma part, j’ai adopté une tarification hybride prenant en compte la volumétrie de l’article (donc le temps estimé de rédaction). 

Soit un prix précis pour les articles de 300, 500, 800 et 1000 mots. Pour les autres textes, c’est sur devis (les pages web, les publications sur les réseaux sociaux, les newsletters, les livres blancs…).

Pour résumer : si vous travaillez avec des clients en direct, il est probable que vous soyez obligé d’utiliser la tarification à l’article.   

La tarification au feuillet : pour le print essentiellement

On ne va pas se leurrer : la tarification au feuillet n’est pas adaptée à la rédaction web. C’est un type de tarification qui provient du print et qui, à ma connaissance, est très peu utilisé en rédaction web. 

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas en parler.

Les avantages et inconvénients de la tarification au feuillet

C’est simple : les avantages et inconvénients pour la tarification au feuillet sont les mêmes que pour la tarification à l’article.

En effet, la tarification au feuillet est à la tarification à l’article ce que la tarification au signe est à la tarification au mot.

Soit, pour faire simple, un concept un peu désuet, mais encore utilisé par certains professionnels issus du monde du journalisme ou certaines régies de journaux importants. 

À savoir : le feuillet correspond à 1500 signes, soit 250 mots

Ce que je pense de la tarification au feuillet en rédaction web

Pour tout vous dire, je n’ai eu affaire à ce type de facturation qu’une seule fois dans toute ma vie de rédacteur web. Et je ne pense pas la rencontrer à nouveau. J’ai, en effet, eu la chance de travailler pour la régie d’un grand journal français et on m’a imposé ce type de tarification. Je n’ai pas eu mon mot à dire et le client payait bien donc j’ai accepté.

En soi, ça ne change pas grand-chose une fois la conversion réalisée. Pourtant, je doute qu’elle s’impose à nouveau dans le web.

La tarification au forfait et la tarification à l’heure : pour quelques projets

Avant de terminer notre tour d’horizon des différentes tarifications, arrêtons-nous sur la tarification au forfait et la tarification à l’heure.

Bien que relativement rares en rédaction web, elles peuvent être intéressantes pour certains projets.

Les avantages de la tarification à l’heure ou au forfait

Si vous connaissez bien votre métier et que vous avez assez d’expérience, la tarification au forfait et à l’heure vous permet de facturer précisément le temps passé sur un projet.

Par exemple : si vous savez que vous aurez besoin de 3h pour rédiger un article de 1500 mots, vous facturez ces 3h à votre client.

Le tarif forfaitaire, quant à lui, s’appuie sur le tarif à l’heure, mais à l’échelle d’un projet en globalité. Au moins, le client sait précisément ce qu’il va payer à la fin du projet.

Les inconvénients de la tarification à l’heure ou au forfait

Ce type de facturation n’est pas adaptée aux débutants. Pourquoi ? Parce qu’une personne qui débute son activité n’aura pas assez d’expérience pour estimer précisément le montant à facturer pour une prestation. Ce qui, bien souvent, se termine en travail sous-facturé.

De plus, il est nécessaire d’augmenter son tarif à l’heure en gagnant de l’expérience. En effet, plus vous travaillez vite et moins vous facturez. Pourtant, une expertise, ça se paie. Surtout si vous avez des connaissances poussées dans votre domaine. Il faut donc compenser le gain de temps lié à votre efficacité par une augmentation de vos prix.

Sans oublier que certains clients peuvent avoir plus de mal à se projeter avec ce type de tarification. Il sera donc nécessaire de leur expliquer précisément votre travail (en le décomposant si besoin est) et d’utiliser les bons arguments pour les convaincre de faire appel à vous.

Ce que je pense de la tarification à l’heure ou au forfait

D’après mes observations, je remarque que ce type de tarification s’adresse plutôt aux développeurs ou consultants qui pensent en mode projet.

Toutefois, en tant que rédacteur web SEO, il m’est arrivé d’accompagner des indépendants et e-commerçants dans la mise en place de leur stratégie éditoriale. Pour cela, la tarification à l’heure ou au forfait se révèle être la meilleure solution.

C’était le cas quand j’ai créé des champs lexicaux pour certains clients, par exemple.

Que penser du test gratuit ?

Ah le test gratuit ! Voici un sujet récurrent qui revient souvent sur la table quand on parle de rédaction web.

Il faut dire que de nombreux clients en abusent. Ce qui incite à ne plus l’utiliser.

Si vous êtes souvent sur LinkedIn, vous avez sans doute déjà vu passer le célèbre exemple de la boulangerie et de la demande incongrue de goûter le pain ou les gâteaux avant de les acheter.

C’est oublier que de nombreux commerçants utilisent ce type de procédé pour gagner en visibilité (les échantillons gratuits, c’est quoi sinon un test gratuit ?). Il doit donc y avoir des boulangeries dans le lot qui proposent à leurs clients de gouter leurs nouveaux produits.

Tout ça pour dire que je ne suis pas contre le test gratuit. D’ailleurs, je l’ai pratiqué à mes débuts.

Aujourd’hui, je connais mes compétences et j’ai de nombreux exemples à proposer à mes clients pour les rassurer. Malgré cela, j’aime bien passer un pacte avec eux en proposant un premier test. S’il répond aux attentes de mon client, je le facture. Sinon, je lui offre (à condition qu’il ne l’utilise pas).

Cela permet au client de tenter l’expérience en sachant qu’il n’a rien à perdre (juste un peu de temps). Et seules quelques rares personnes ont souhaité mettre fin à la collaboration après ce type d’essai.

Par contre, je refuse systématiquement les tests gratuits sur des sujets factices. La raison : j’estime que c’est une perte de temps pour tout le monde.

Tarification et baromètre de la rédaction web : idéal pour se situer par rapport au marché

Parce qu’il est toujours intéressant de se comparer aux autres professionnels de son marché, voici quelques chiffres sur la rédaction web à garder en tête :

  • D’après Malt, le tarif journalier moyen d’un rédacteur web en 2022 se trouve aux alentours de 370€ ;
  • Appliqué à l’heure, cela reviendrait à environ 46€ par heure. Ce qui correspondrait à la tarification d’un rédacteur web confirmé tandis qu’un rédacteur expert peut monter jusqu’à plus de 70€ par heure.
  • Concernant le tarif au mot, certains sites estiment qu’un rédacteur web débutant facturerait 0,05€ le mot tandis qu’un rédacteur confirmé se rapprocherait de 0,10€ le mot et qu’un expert serait situé aux alentours de 0,15€ le mot.

Évidemment, ce ne sont que des prix moyens. Pour facturer au mieux, il est important de prendre en compte différents éléments dont :

  • Le volume de la commande en offrant la possibilité au client de négocier si vous le souhaitez ;
  • La technicité des textes : c’est d’ailleurs pour cette raison que des rédacteurs fortement spécialisés sur un sujet peuvent augmenter plus facilement leur tarif ;
  • Le délai de livraison de l’article : j’ai pour habitude de majorer toujours le prix des articles urgents. Car ce type de commande vient complètement bouleverser mon agenda ;
  • Le type de texte : un article de blog fortement documenté ou un livre blanc seront forcément plus chers qu’un petit article SEO sans travail de recherche.

Maintenant que vous savez tout, vous pouvez vous lancer, à votre tour, dans cet exercice périlleux qui consiste à tarifer au mieux vos prestations de rédaction web.